Au temps de
Marc-Antoine Charpentier
Groupe Vocal Cadences
La Clé des Chants





sous la direction de
Frédéric Rantières
L'ensemble baroque
"Les Tourmens"





les solistes
Sophie Pattey
Daniel Blanchard
Antoine Chauveau
Arnaud Le Du




Première partie

Georg-Philipp Telemann (1681-1767)

Quatuor n°5 en sol majeur, extrait du Quatrième Livre de quatuors
pour flûte traversière, violon, alto et basse continue

Georg-Philipp Telemann

Quatuor en ré mineur,
extrait de la Deuxième Partie de la Musique de Table
pour violon, flûte traversière, alto et basse continue

Deuxième partie

Francesco Durante (1684-1755)

Magnificat.........(Guyancourt )
pour chœur mixte (La Clé des Chants), 4 solistes, cordes et continuo


Henry Du Mont (1610-1684)

Ave gemma virginum.......(Guyancourt )
O Domine Deus................(Guyancourt )
pour chœur mixte (La Clé des Chants) et continuo


Marc-Antoine Charpentier (1634-1704)

Magnificat H.78.....................(Guyancourt )
pour chœur mixte (Groupe Vocal Cadences), 4 solistes, cordes, 2 flûtes et continuo
Psaume Beatus Vir H.221.......(Paris )
pour chœur mixte (Groupe Vocal Cadences), solistes et continuo


Henry Du Mont (1610-1684)

Cantate Domino (extrait des chants sacrés).........(Paris )
pour chœur mixte (Groupe Vocal Cadences, La Clé des Chants), solistes et continuo



Henry Du Mont (1610-1684), précurseur du Motet français à l’époque baroque, composa la majeure partie de son oeuvre pour les Pères de la Compagnie de Jésus dès son arrivée à l’église Saint Louis, en 1640.
Un des premiers à introduire la Basse continue en France, procédé nouveau visant à uniformiser l’oeuvre autour d’une voix de basse « perpétuelle », il tenta de répondre aux critères de la « dévotion moderne », alors défendue par les Jésuites : à une foi pure et naïve, il concilia les effets théâtraux et esthétiques « qu’avait éveillé l’humanisme de la Renaissance » (Catherine Cessac).
Désormais, la crédibilité du message religieux devait se mesurer à la pensée rationnelle des Lumières. Suscitant chez le public un goût pour le beau et le fastueux, elle amena les compositeurs à employer les effets rhétoriques alors usités par les plus grands prédicateurs tels Bourdaloue et Bossuet.

A leur manière, les Italiens avaient déjà réussi à introduire l’art de l’éloquence dans la musique en faisant primer l’expression du mot sur la structure de l’oeuvre. Caccini, déjà vers 1614, dans sa préface aux Nuove Musiche, résuma le style italien en disant : « la musica altro non essere, che la favella, e’l rithmo, e il suono per l’ultimo » (« la musique n’est rien d’autre que le mot, puis le rythme et le son en dernier »).
Francesco Durante (1684-1755), compositeur et pédagogue italien, se situe dans la lignée de Caccini et de Carissimi avec qui Marc-Antoine Charpentier (1634-1704) étudia 3 années durant au collège des jésuites à Rome.

Marc-Antoine Charpentier, maître de musique des jésuites à partir de 1684, et maître de chapelle de l’église Saint Paul-Saint Louis en l’église même où a lieu ce concert, tenta de refondre le style français dans les aspects les plus novateurs du style italien. Tels J.S. Bach, sa démarche se situa bien au-delà des conventions de l’époque. C’est ce qu’il explicite dans les « Règles de composition », où il tente d’enrichir sa palette sonore en réemployant au sein de sa musique tous les principes d’écriture qu’il a découverts durant ses études en Italie. Protégé de Mademoiselle de Guise, il jouit d’une extraordinaire liberté : celle de pouvoir créer sans être totalement dépendant des conventions, alors très prégnantes à son époque.

La première partie du concert, exclusivement instrumentale, nous propose, en passant par l’Allemagne, pays très influencé à son tour par la musique française, de brosser un tableau complet de la musique baroque en Europe.



Magnificat de F.Durante :

Dans cette oeuvre, bien qu’employant une thématique influencée par le plain-chant, le compositeur emploie tous les effets rhétoriques du style napolitain :
- oppositions de nuances
- changements subits de tempo
- contrastes rythmiques et harmoniques
- récurrence du chromatisme et de dissonances


3 Chants sacrés (Cantica sacra) de Henry Du Mont

Ces 3 petits motets dénotent l’influence du style italien que Du Mont découvrit quand il habitait à Liège, alors sous l’influence germanique.
Néanmoins, un sens de la simplicité mélodique, l’emploi fréquent de l’homorythmie, l’absence de contrepoint au profit de simples imitations des voix montrent bien l’attachement du compositeur au « bon goût français », où l’expression se doit de ne pas ébranler la pureté de la foi.


Magnificat H.78 pour cordes et
le psaume Beatus Vir de M.A.Charpentier

Une des grandes trouvailles de Charpentier, afin d’unir expression et bon goût français, fut d’employer diverses formes issues de la musique profane au sein de ses oeuvres religieuses. Tout en caractérisant très fortement chaque section, il assure entre elles une forte cohésion.
Plutôt que de soumettre la musique au mot, Charpentier préfère théâtraliser la phrase biblique, un peu comme le faisaient les prédicateurs parisiens, afin d’en faire une entité sacrée. Les éléments d’écriture italienne ne sont donc pas pour lui une fin en soi, qui ferait de son œuvre un plagiat, mais constituent seulement un matériau qui lui permet de renforcer son expression artistique.

Le Magnificat et le Psaume 111 (Beatus Vir H221) voient chacune de leurs sections magnifiées par un univers sonore à chaque fois différent et unique. Rondo, Ritournelle, contrepoint imitatif ancien s’allient et se confrontent. De cette dialectique purificatrice émerge une doxologie où les voix s’unissent autour d’un motif simple et joyeux.




Sophie PATTEY soprano

Après avoir fait ses études au C.N.R de Paris, elle se produit dans les plus grands ensembles tels Sagittarius, Academia et Accentus.
Tenant le rôle titre dans Didon et Enée de Purcell et soliste dans le King Arthur du même compositeur, elle chante régulièrement dans les cantates de Bach ainsi que dans les œuvres sacrées de Schütz, notamment dans Membre Jesu nostri.
Sophie Pattey est également titulaire du C.A. de formation musicale et enseigne au conservatoire de Meaux.

Daniel BLANCHARD contre-ténor

Agé de 28 ans et diplômé de la maîtrise du centre de musique baroque de Versailles et du département de musique ancienne du Conservatoire supérieur de Paris dans la classe de Michel Laplénie, il assura les rôles titres de l’Orfeo de Gluck et du King Arthur de Purcell sous les directions de P. Colleaux et M. Killian. Il se produit régulièrement dans les plus grands ensembles professionnels : Les arts florissants, the Academy of Ancient Music, le Nederlandes Kammerkoor, etc.

Antoine CHAUVEAU baryton

Après des études d’ingénieur, Antoine Chauveau commence le chant avec Jean-Marc Bruin, puis intègre la classe de Caroline Pelon au Conservatoire du VII arrondissement. Il étudie également la musique de chambre avec Françoise Tillard. Parallèlement à ses études, il développe une activité de soliste sous la direction de Laurence Pottier dans les rôles d’Ubalde dans l’Armide de Lully et de Don Carlos dans l’Europa Galante de Campra. Il a chanté également sous la direction de Klaus Preis dans le rôle d’Uberto au Théâtre du Tambour Royal.

Arnaud LE DU ténor

Diplômé du CAPES de musicologie, il débuta le chant au sein du chœur de l’opéra de Paris.
Participant dans diverses productions, notamment à l’Opéra comique et au Théâtre du Châtelet, il interprète également en soliste les œuvres du répertoire sacré : Messes de Mozart, l’oratorio Les Saisons de Haydn, la Petite Messe solennelle de Rossini, etc.
Il a interprété les rôles suivants : Séraphin dans Véronique, le Chevalier de la Force dans le Dialogue des Carmélites, Pâris dans La Belle Hélène, le Cygne dans Carmina Burana, etc.


Ensemble instrumental "Les Tourmens" (06 83 85 65 61)

Les Tourmens est né de la rencontre de quatre musiciens, convertis à la pratique des instruments “ anciens ” et impatients de mêler ces couleurs sonores singulières. Ils se sont d'abord tournés vers le répertoire de musique de chambre de l’Allemagne du Nord, riche en œuvres adaptées à cette formation. Depuis, au gré des rencontres, l’effectif a grandi. Cela leur permet de s’ouvrir désormais à la musique française et italienne, de la fin du XVIIème siècle jusqu’au milieu du XVIIIème.
Pourquoi Les Tourmens ? Le style baroque, s’il existe, s´exprime dans la musique par une volonté permanente de théâtralité, de spectacle, de contrastes. Les Tourmens (orthographe ancienne) souligne cette volonté de saisir l´auditeur dans un flot d’émotions.


Quelques liens ....

Marc-Antoine Charpentier
Biographie
Site officiel du Ministère de la Culture
Site du Ministère Affaires Etrangères
Au sujet d'un enregistrement à Versailles
L'opéra baroque et entre autres selon Charpentier

Georg Philipp Telemann
Biographie
.. ou encore

Francesco Durante
Biographie

Henry Du Mont
Biographie
.. ou encore



Centre de Musique Baroque de Versailles







Début de page Retour au sommaire